Qui suis-je sans mon titre ?

Quand la carrière avance mais plus tout à fait soi

Régis Vaquié

10/19/20252 min read

Quand la carrière avance mais plus tout à fait soi.

Il y a un phénomène que je vois de plus en plus chez les cadres de 45 à 55 ans :
Le titre finit par prendre tellement de place… qu’il devient une seconde peau.

Pas par vanité.
... Par habitude.
... Par pression silencieuse.
... Par le besoin d’exister dans un monde où l’on nous demande en permanence :
"Tu fais quoi dans la vie ?"
Comme si la réponse devait tenir en un poste, un périmètre, un statut.

Et puis un jour, quelque chose se fissure.
Pas forcément une rupture.
Parfois une lassitude.
Une envie d’autre choses.
Un décalage subtil mais persistant.

Alors la vraie question surgit.
Si je ne suis plus mon titre… qui suis-je ?
À cet âge charnière, ce n’est pas une crise.
C’est une étape.
Une prise de conscience que l’on ne peut plus se définir uniquement, parce que l’on délivre, dirige ou décide.
On veut se redéfinir, parce que que l’on apporte, ce que l’on incarne, ce que l’on veut encore explorer.

Ce que j’observe, semaine après semaine, c’est ce phénomène très contemporain :
Les cadres ne cherchent plus seulement un rôle.
Il cherche une place qui fait sens pour eux.
Une place qui respire.
Une place où l’on ne joue pas un personnage trop étroit pour soi.

Beaucoup me disent :
"J’ai réussi."
"J’ai prouvé."
"Mais je ne veux plus que mon identité tienne dans une ligne de CV."

Ce n’est pas de la fragilité.
C’est une lucidité nouvelle.
A mi-parcours, on ne veut plus seulement être reconnu.
On veut être aligné.
On veut retrouver une part de soi que la performance, l’urgence et les cycles de comité ont parfois étouffé.

Le plus beau moment, c’est quand la personne comprend qu’elle n’a jamais cessé d’être elle-même.
Elle avait seulement réduit son identité à son rôle.
Et là, quelque chose se libère.
Une respiration.
Un espace.
Un possible.

On cesse de s’accrocher au titre.
On revient à l’essentiel :
Sa valeur, son parcours, son envie, sa singularité.

Le titre rassure.
Il structure.
Mais ce n’est pas lui qui construit une trajectoire.
C’est la personne.
Et cette personne-là… continue d’exister, de grandir et de se réinventer, même lorsque la carte de visite change.

-> et vous, que reste-t-il quand le titre s'efface ?

"Une réflexion Rarebird, entre chasse de tête et coaching de transitions."

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Illustration : "quand ce que l'on renvoie ne correspond plus tout à fait à ce que l'on est : on croit se regarder ... et l'on découvre quelqu'un d'autre. Parfois, la transformation intérieure précède de loin la transformation professionnelle".